Le silence est d’or. Du moins c’est ce que l’on dit. Pour moi c’est surtout un refuge quand mes pensées s’emmêlent et que mon tourment est trop difficile à articuler. Je lui préfère de loin les chansons et les danses effrénées, leur expression libre et lumineuse qui me rattache au monde des vivants.
Le silence est froid, inhabité et inhospitalier. Il me glace le sang, me retourne l’estomac, met mes nerfs à vif. Pourtant le bruit incessant de la ville n’est pas plus doux à mes oreilles. Qui sait quels dangers se cachent derrière toutes ces pétarades motorisées.
Non, décidément, il y a des jours où rien ne va. Et pourtant il me faut faire face, affronter l’inconnu tant bien que mal. Je persévère car je sais que rien n’est joué d’avance, même si parfois, dans mes mutismes, il m’arrive de croire au malheur inévitable.
Mais ce n’est qu’un mensonge de mon esprit qui m’empêche de voir la beauté des jours qui défilent à grande vitesse. Perdu dans un brouillard insolite, il m’est impossible de l’atteindre par la raison. Alors j’attends.