Demain est un autre jour

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Je respire le parfum des fleurs de l’été. Je suis libre enfin. Rien ne m’avait préparé-e à ce moment.

Je regarde le ciel bleu par la fenêtre. J’écoute les oiseaux chanter, aussi cliché que cela puisse être. Plus rien n’est comme avant.

La vie m’offre ses cadeaux comme une récompense. Après tant d’années passées dans ses enfers, me revoilà de nouveau à la surface. Et si parfois l’inquiétude me gagne, ce n’est que temporaire.

La joie m’est de nouveau accessible, chaque instant en est imprégné. La misère qui était autrefois ma source d’inspiration et mon seul repère n’existe plus. Comment faire ? J’avance à tâtons, que faire de plus… Je marche en terre inconnue. Un futur insoupçonné s’ouvre devant moi.

Je profite de ces heures insouciantes car j’ai peur qu’elles ne durent pas.

Sans soucis / L’été

yellow leaf tree between calm body of water at daytime
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Il y a des jours où rien ne se passe. Tout va bien, mais tout me lasse. Aucun mot ne va dans la direction que je souhaite. Alors je m’arrête. Je prends du temps pour moi, j’inspecte mes brouillons, des pensées balbutiantes et innocentes. J’y découvre un regard, une direction. Vers le futur. Tel est mon voyage.

Le soleil se lève enfin sur un matin rayonnant. Les petits nuages noirs au-dessus de ma tête se sont dissipés, la brume mentale a fondu comme neige au printemps. Mon bonheur parle sans prétention et sans détours. Je revis.

Devant moi, des étendues d’herbe verte, paisibles. Derrière moi, la maison dans laquelle j’ai grandi. Tout va bien.

Je cours.

Les châteaux de sable de l’enfance ne me retiennent plus. Je garde avec moi leurs souvenirs dans mon cœur comme dans un écrin, leurs ombres délicates et les jeux imaginaires me rappellent mon insouciance.

J’avance.

Je vais là où les larmes et les rires se mélangent savamment, là où la patience règne et les sombres tourments ne sont plus à craindre. Oui, je vais là où la vie me mène.

C’est un beau voyage.

Sans titre

Tessa Violet – Haze

Le silence est d’or. Du moins c’est ce que l’on dit. Pour moi c’est surtout un refuge quand mes pensées s’emmêlent et que mon tourment est trop difficile à articuler. Je lui préfère de loin les chansons et les danses effrénées, leur expression libre et lumineuse qui me rattache au monde des vivants.

Le silence est froid, inhabité et inhospitalier. Il me glace le sang, me retourne l’estomac, met mes nerfs à vif. Pourtant le bruit incessant de la ville n’est pas plus doux à mes oreilles. Qui sait quels dangers se cachent derrière toutes ces pétarades motorisées.

Non, décidément, il y a des jours où rien ne va. Et pourtant il me faut faire face, affronter l’inconnu tant bien que mal. Je persévère car je sais que rien n’est joué d’avance, même si parfois, dans mes mutismes, il m’arrive de croire au malheur inévitable.

Mais ce n’est qu’un mensonge de mon esprit qui m’empêche de voir la beauté des jours qui défilent à grande vitesse. Perdu dans un brouillard insolite, il m’est impossible de l’atteindre par la raison. Alors j’attends.

Souvenirs doux-amers

Alice In Chains — All Secrets Known

Le bonheur ne parle pas. Son silence est sa signature. Il éteint toutes les raisons de s’agiter.

Les blessures du cœur sont bavardes, elles ont besoin d’attention afin d’être pansées. La solitude chronique les accompagne, les suit de près telle une ombre. Je m’imaginais un petit nuage noir au dessus de la tête.

Rien n’y faisait, rien ne me délivrait des griffes de ce sentiment insolent. Je ne voulais pas être sauvée mais plutôt me baigner dans ses eaux miraculeuses. Mais les larmes coûtent bien trop cher.

Maintenant il ne me reste plus que cette aigreur particulière que rien ne remplace. Ce sentiment est vaste de souvenirs inexplorés, riche de blessures qui cicatrisent petit à petit. Je ne visite plus ces paysages émotionnels emplis de dangers. Mais je garde une fenêtre ouverte sur certains de ses lieux, avec l’espoir que les fantômes qui l’habitent viendront me tenir compagnie en temps et en heure.

Une drôle de joie

Breathing — Orphic

Dans mes jours s’est installée une émotion étrange et pourtant familière. C’est comme la lueur du soleil, mais sans les lunettes noires, la fraicheur des jours de pluie sans la grisaille. Après que les ténèbres dans mon esprit se soient séparées, une étrange lueur a commencé à rayonner autour de moi. La mélancolie qui me rongeait depuis des décennies s’était évaporée. Un équilibre que je n’avais jamais connu s’était installé à leur place. C’est alors que j’ai réalisé que la peur n’a plus lieu d’être et que depuis je respire plus librement. Quelle ironie, moi qui me croyait libre déjà, je ne me rends compte de ce qui me manquait que lorsque je le rencontre vraiment pour la première fois. Et pourtant, c’est comme si je connaissais cet état d’esprit depuis toujours, ce calme et cette résilience à toute épreuve là où il n’y avait que misère et désespoir. C’est comme si ma traversée des enfers n’était plus qu’un lointain mauvais rêve.

La prudence est de rigueur face à l’inconnu. Oserai-je m’habituer à cette réalité bienveillante qui m’enveloppe à présent ? Ou vais-je bientôt replonger dans mes travers d’antan ? La suite au prochain épisode.

Explorations

L’innocence – MyPollux 

Le silence. 

J’étais submergé·e par le silence, une irrépressible envie de faire taire en moi toute pensée. Je n’y parvenais pas malgré tout. 

J’étais emporté·e dans un autre monde, un lieu physiquement brûlant et mentalement corrosif. Les oiseaux sifflants y allaient chacun de leurs mots acerbes, et leurs commentaires malveillants me poursuivaient dans la rue. 

J’allais mal sans répit, je confondais le jour et la nuit. Le sommeil ne m’était d’aucun secours. Je m’épuisais sans fin, sans aucun recours. Et à quoi ? Et à quoi… à compter les jours qui passent sans que j’en aie conscience, à vriller, à flotter tout là-haut dans l’espace mentalement : j’étais en transe. 

Et je croyais en tout, comme une malédiction, un fardeau à porter. Je voyais l’ombre de Frida Kahlo partout, elle qui se donnait naissance à elle-même dans ses tableaux. Et mes pieds furent broyés de douleur, comme des milliers d’échardes qui tenaient ensemble je ne savais pas trop comment. 

Tandis que mon esprit réécrivait les lois du monde, je ne désirais que m’échapper, voler loin. 

Finalement, ce qui devait arriver arriva, et le naufrage prit fin au bout d’une semaine. 

Flâner un peu

Nature Boy – Leonard Nimoy

Le temps passe, inexorablement. La jeunesse se fane, inévitablement. Je contemple avec nostalgie les photographies de mes tendres années. Bientôt je me sens séparé-e de ce moi si enfantin qui ne connaissait rien de la vie que je mène à présent.

Je ne suis pas à plaindre. Je pense même que j’ai de la chance. Mais cette chance semble avoir un prix, un arrière-goût amer. Beaucoup de liens se détissent autour de moi. Je ne peux qu’espérer en retisser de nouveaux et de meilleurs. Beaucoup de certitudes disparaissent. Je vis dans la recherche perpétuelle de savoir pour combler ce manque.

Je n’ai pas de leçon à donner, non, car je sais que je ne sais rien. Je vis au jour le jour, et c’est ce qui me convient.

l’espoir au fond de la boîte


Dieu que la vie est sombre. Esprit divin, éclaire-moi. Amour suprême, guide-moi. Que ce feu qui me brûle purifie mon âme et ne me laisse désirer que des choses bonnes. Que de mes mains soient pétris les mots du shaman guérisseur.

Appelle-moi dans la vie et nomme-moi. Rappelle-moi à moi, Humaine parmi les Hommes. J’ai connu tant de douleurs, épargne-moi l’errance et les supplices.

Expose-moi, lumière dans la nuit.

La douleur originelle ne m’a pas été épargnée. J’ai ouvert les plaies purulentes et je le ai cautérisées avec le feu ardent de la vérité. Je me suis exposée à une douleur aveuglante. Je ne savais plus par quoi me laisser guider.

Une prière pour le Roi des Singes.
Un merci pour Gongoloma Soké.

Si j’avais pensé que je m’apprêtais à revivre ça pour tout comprendre, je n’aurais jamais accepté. Si j’avais connu mon sort avant qu’il ne se jette sur moi, j’aurais choisi d’errer dans l’ignorance et de m’y perdre.

Je prie pour l’âme égarée qui m’a écorchée vive. Seuls les divins peuvent lui pardonner. Je n’ai pour elle que colère et pitié.

J’étais sa boîte de Pandore, son énigme des sphinx, son feu purificateur et son sacrifice.

 

Qu’elle trouve sa vérité sans moi.

Je tourne la page.

les yeux fixés sur l’ombre de la gloire passée

« Voix ambiguë d’un cœur qui au zéphyr préfère les jattes de kiwis »

Remplacer les pensées automatiques par une phrase insensée, obtenir un semblant de contrôle sur soi et ce que je donne à voir aux autres. Toute cette humanité que je ne peux pas me permettre de manifester.

Souvenir d’un temps où je n’y croyais pas trop, prise entre la peur d’un savoir nébuleux et l’espérance que les prédictions seraient fausses.

J’ai déchanté. J’ai souffert. J’en ai bavé. J’ai traversé l’enfer. Je m’en suis échappée, mais pas indemne, non, pas indemne. La connaissance a un prix. L’expérience a un poids, une masse lourde et insidieuse dont je dois apprendre à me défaire. Des valises à vider dans les mots, beaucoup de mots, des phrases programmées avec minutie pour déjouer tous les mauvais sorts et retrouver ma liberté.

Ce jour-là je me cache. Je ne montre rien. Je vais avec le flot des mots des autres et je ne dis rien qui risque de trop briller.

J’ai trop brillé. c’est trop tard. Maintenant je suis enfin libérée. Le masque du rôle était trop lourd à porter.

Je ne sais pas qui vous êtes
Mais je sais ce que vous êtes
Et j’ai besoin que vous scriptiez
Maintenant.

Le début de l’histoire

Le début de l’histoire a changé. J’ai changé. Beaucoup de choses ont changé. Je me sens le besoin de me livrer sur la toile comme sur le papier. J’espère que mes mots vous plairont ou tout au moins sauront vous parler.

Je ne dirai ici que des choses vraies, une vérité intérieure et émotionnelle, car c’est comme ça que je vis.

Bienvenue dans mon entre, et ceci est mon tout premier billet.